a iii                          [i 581] journal
communes ; et étans entrés dans ce village, oîi Ies sol*
dats troussoient bagage, les hachèrent et taillèrent en
pieces.
Le mardy premier jour d'août, fut plaidé au privé conseil à Saint-Maur, le Roy present, la cause d'entre - le duc de Nivernois et lés habitans 4udit païs, contre Ruscelay Romain, fermier des impôts sur le sel, sur l'exécution de l'edit n'agueres obtenu de lui pour obliger chaque habitant de ville et village de France à prendre par chacun an, aux magasins par le Roy établis, telle quantité de sel qu'il seroit, par les commissaires à ce députés, avisé lui être nécessaire. Fut Marion (O, avo­cat au parlement, plaidant pour ledit duc et païs de Nivernois, blâmé d'avoir trop hautement et librement parlé en la présence du Roy contre les nouvelles daces et impôts. De façon que, trouvant ses propos fort pi-quans T le chassa en colère, et voulut même l'envoyer à la Bastille, sans quelques seigneurs qui remontrèrent à Sa Majesté quelle étoit la liberté des avocats plaidans au barreau du parlement de Paris, ausquels on permet-toit de dire souvent des propos qui hors de là eussent semblé trop hardis, voire punissables; [mais qu'on avoit accoutumé de les tolérer, pour ce qu'ils servoient à soutenir et éclaircir le droit de la cause qu'ils plai-doient. ] Dont toutesfois le Roy ne se pouvoit conten­ter, disant que le lieu de son conseil, où il étoit", n'étoit le barreau des avocats du Pelais ; et qu'on le devoit autrement respecter. Et ne le pût-on jamais tant adou­cir qu'il ne suspendît ledit Marion de toute postulation pour un an. Mais cette suspension fut levée dès le len-
(i) Marion t Simon Marion, d'abord avocat au parlement, pois président aux enquètes, et ensuite avocat général.
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